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La Villa Belleville accueille les artistes émergents

Mise à jour le 24/02/2016
La Villa Belleville
Le nouvel établissement culturel de la Ville est ouvert à des artistes en résidence et propose des espaces de travail pour la sérigraphie, le moulage ou encore le bois. Découverte.

Reportage au cœur de la Villa Belleville

C'est un havre de paix pour la création. Au fond du 23, rue Ramponeau (20e), on accède à la Villa Belleville par une allée pavée. Neuf ateliers accueillent depuis quelques semaines les premiers résidents de ce nouvel établissement culturel de la Ville, géré par le collectif Curry Vavart. Installée dans une ancienne fabrique de clés proche du métro Belleville, la Villa est ouverte pour trois à six mois à des artistes dits «émergents». « Les candidats retenus sont des professionnels ou des artistes en voie de professionnalisation », explique Élodie Lombarde, administratrice et coordinatrice des projets arts plastiques. Mais le lieu propose également des espaces de travail collectifs, ouverts aux non-résidents, et un espace d'exposition.

L'usine et les ateliers

L'usine est l'espace partagé de la Villa. C'est ici que les clés étaient fabriquées dès le début du XXe siècle. La verrière et les impressionnantes poutres métalliques rappellent son histoire industrielle. Différents espaces, encadrés par des professionnels et équipés de matériel, permettent d'y pratiquer la peinture, la gravure, la sérigraphie, le moulage ou encore le travail du bois. Un lieu ouvert aux résidents et aux personnes extérieures. « Le public peut venir pour une demi-journée, jusqu'à une semaine », précise Clara Machin, administratrice et coordinatrice des projets de développement local. Le prix est modique (à partir de 10 euros la demi-journée). Seule obligation : avoir un projet artistique.

Découverte en images

«L'occasion de tester autre chose que la peinture»

Retour dans l'allée pavée. Étienne Hacquin, 34 ans, est l'un des premiers artistes en résidence. Dans son atelier, il a débuté des expérimentations « en volumes », après avoir peint une partie du sol. « J'aime jouer sur des objets quotidiens, comme des plumeaux ou des éponges à gratter », explique-t-il. « Cette résidence est l'occasion de tester autre chose que la peinture », se réjouit-il.
Dans son atelier, Romain Vicari utilise la ville pour nourrir ses œuvres. « J'amène des objets trouvés dans l'espace urbain », explique l'artiste franco-brésilien. Ainsi, des grilles dénichées sur un chantier ont été repeintes. Une étagère –récupérée à Belleville– a, elle, été plâtrée puis peinte en bleu. Il le reconnaît : « J'ai postulé à cette résidence pour le quartier. J'aime l'énergie qui s'y dégage », notamment l'omniprésence de la culture « street art ».

«C'est un luxe d'avoir un tel espace»

Ji-min Park n'imaginait pas travailler dans un tel atelier. « C'est un luxe d'avoir un tel espace, confie la jeune peintre de 27 ans qui a achevé l'école des Arts déco il y a seulement six mois. Ici, je peux développer une idée à mon rythme, et le lieu est hyper-calme ! » Et l'artiste a déjà bénéficié des services de l'usine : « J'ai fabriqué un châssis avec l'aide du coordinateur bois », se réjouit-elle. Les tarifs très modérés sont également un gros avantage : « Je paie 160 euros par mois pour l'atelier», précise-t-elle. En moyenne, chaque artiste débourse entre 160 et 200 euros.

Sonia et Alice calculent… «le prix du Pif»

« Le prix du Pif » : le slogan apposé sur la porte de l'atelier de Sonia Derzypolski et Alice Lescanne intrigue le visiteur. Car la Villa n'accueille pas seulement des plasticiens, graphistes, sculpteurs et autres artistes… Les deux jeunes femmes au nom imprononçable (Aalliicceelleessccaannnnee&ssoonniiaaddeerrzzyyppoollsskkii) préparent performances et conférences, sur « des sujets sérieux traités avec humour », explique Sonia Derzypolski. Elles s'amusent à détourner la très sérieuse édition « Que sais-je » (elles en possèdent plus de 800 !) en objets collectors, à la manière de ceux vendus avec le magazine Pif Gadget. À la Villa Belleville, Sonia apprécie l'espace : leur atelier, baigné de lumière, possède une immense verrière. Un lieu idéal pour créer et répéter pendant les six mois de leur résidence.

La Villa Belleville en pratique

Les artistes sont sélectionnés pour une résidence de trois à six mois sur appels à projets.
Les espaces collectifs de la Villa sont aussi ouverts au public –avec un projet artistique– pour du travail sur le bois, de la sérigraphie, de la gravure, du modelage…

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